Le phénomène a pris ces dernières années une dimension inquiétante et soulève d’innombrables équations.
En effet, des milliers de jeunes africains voire sénégalais issus de familles modestes fuient leurs terres natales pour braver l’océan. Ces jeunes désespérés et esseulés partent pour rechercher ailleurs un avenir meilleur : l’eldorado. Comme Victoire Hugo le soulignait : » où vont tous ces enfants dont pas un seul qui rit. » Ces innocents jeunes garçons, ces clandestins , au péril de leurs vies et au regard des dangers qu’ils encourent traversent les vagues et les eaux glacées de la méditerranée. Comme le pensait Serge Daniel dans ce sens : » ce qui est frappant, c’est que la mort ni la peur de l’océan et les difficultés rencontrées ne découragent les clandestins. L’ immigration clandestine devient presque un jeu où l’on joue soit pour gagner , soit pour perdre. »
Ce phénomène interpelle la conscience collective des populations et exige à cet effet des mesures idoines et drastiques pour le juguler.
Pour enrayer ce phénomène, il faudrait investir des moyens colossaux permettant de lutter contre la pauvreté.
En effet, lutter contre la pauvreté semble être une solution durable et efficace pour combattre efficacement ce phénomène. Comme le disait Afred Sauvy : » Si les riches ne vont pas vers les hommes, alors les hommes iront naturellement vers les riches. » Le jeune clandestin est souvent un jeune diplômé déboussolé et /ou qualifié dans un domaine quelconque tenaillé par contre par les difficultés de la vie voire la pauvreté. C’est quelqu’un en plus qui se berce dans le désespoir et ne pense pas à un avenir adéquat et conforme à ses rêves dans son pays natal.
Sur ce, pour retenir ces jeunes, il faudrait créer des conditions d’employabilité crédible, efficace et adéquate leur permettant de s’épanouir et de gagner dignement leurs vies chez eux.
En outre, le pays de départ des migrants doit renforcer le contrôle de ses frontières.
En effet, les mesures préventives pour lutter contre l’immigration irrégulière doivent être prises au niveau de la source du fléau.
Par exemple : la marine nationale doit être en mesure de faire régulièrement des patrouilles sur les larges des côtes sénégalaises .
En plus, il faudrait mener des campagnes de sensibilisation au niveau des pays de départ aussi.
En effet, il serait nécessaire d’organiser partout , dans toutes les villes, des campagnes de sensibilisation montrant à la jeunesse les risques et les périls qu’il encourent en traversant la méditerranée.
Enfin, il faudrait mettre en place des lois plus coercitives dans les pays d’accueil permettant de sanctionner les clandestins et il faudrait à cet effet renforcer strictement le contrôle des frontières des pays d’accueil.
En somme, le décompte macabre des morts des migrants clandestins dans la méditerranée ne peut plus être considéré comme de facto le prix que doit impérativement payer la jeunesse africaine dans la quête d’un avenir radieux et meilleur ailleurs.
Abdoul aziz Séne