Aliou Mamadou Dia s’exprime enfin sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2024
Extrait interview avec le journal « Afrique Démocratie »
Votre candidature a retenu l’attention et suscité l’intérêt des électeurs et des observateurs, grâce à l’originalité du programme que vous avez présenté et à la démarche inclusive adoptée. Êtes-vous satisfait des suffrages obtenus ?
AMD: « Tout d’abord, je tiens à exprimer ma gratitude au Président du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR), Serigne Moustapha Sy, ainsi qu’à tous les militants qui m’ont fait confiance pour porter le flambeau. Je suis également très reconnaissant envers tous les Sénégalais qui ont prêté attention à notre candidature et exprimé leur soutien en votant pour nous. Le fait que notre programme et notre démarche aient suscité un vif intérêt, non seulement chez les électeurs, mais aussi parmi les observateurs, est pour moi une source d’immense fierté et de satisfaction. Cela reflète que les idées que nous avons portées, ancrées dans l’innovation, la justice sociale et l’inclusion, ont trouvé un écho auprès de nombreuses personnes qui croient en un avenir différent pour notre pays.
Mais répondre à la question de satisfaction ne peut pas se limiter aux suffrages obtenus. Bien sûr, chaque voix est précieuse et représente une confiance que je respecte profondément. Cependant, cette candidature était bien plus qu’une simple compétition électorale. Elle portait un projet de transformation, une vision à long terme et une démarche destinée à jeter les bases d’un dialogue national sur les priorités essentielles. C’est en cela que réside ma véritable satisfaction. En menant une campagne basée sur l’intégrité et la clarté, j’ai voulu montrer qu’il était possible de faire de la politique autrement, en respectant les citoyens et en plaçant leurs priorités au centre de nos actions.
Tout au long de ma candidature à l’élection présidentielle, j’ai choisi de mener une campagne fondée sur un discours de vérité, loin des promesses démagogiques et des illusions souvent utilisées pour séduire les électeurs. Ce choix était délibéré, car je crois profondément que les Sénégalais méritent des leaders sincères, capables de leur dire la vérité sur les défis que nous devons affronter ensemble, tout en proposant des solutions réalistes et audacieuses. Je suis convaincu que c’est seulement en regardant nos problèmes en face et en reconnaissant nos faiblesses que nous pouvons réellement construire un avenir meilleur.
Les suffrages obtenus, bien qu’ils n’aient pas reflété l’ampleur de cette vision, montrent que les Sénégalais sont prêts pour un nouveau type de leadership, fondé sur l’honnêteté, la responsabilité et l’action. »
Quels enseignements peut-on retenir de votre candidature à l’élection présidentielle de mars 2024 au Sénégal ?
AMD: « Permettez-moi de dire que ma candidature à l’élection présidentielle de mars 2024 a été une expérience profondément transformative, marquée par des leçons riches en enseignements pour moi-même, mais aussi pour notre système démocratique et nos aspirations collectives. Elle a permis de mettre en lumière les forces et les défis de notre pays, tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour l’avenir.
Un des enseignements fondamentaux est le profond désir des Sénégalais d’un leadership basé sur l’écoute, la proximité et l’inclusion. J’ai constaté que beaucoup de Sénégalais se sentent éloignés des décideurs politiques, avec le sentiment que leurs voix ne sont pas suffisamment prises en compte dans les politiques publiques.
Un autre enseignement majeur est que les Sénégalais attendent des projets de développement concrets, portés par une vision claire et de long terme, mais également ancrés dans la réalité de leur quotidien. Ils souhaitent des solutions durables aux défis structurels, qu’il s’agisse du chômage, de la santé, de la cherté de la vie ou de l’éducation. Ils ne veulent pas seulement des promesses électorales, mais des engagements crédibles et des résultats mesurables.
J’ai été particulièrement frappé par l’énergie et l’enthousiasme des jeunes et des femmes tout au long de ma campagne. Ces deux groupes, qui constituent la majorité de la population, sont trop souvent marginalisés dans les processus décisionnels. La jeunesse sénégalaise est prête à relever les défis du futur, mais elle manque des outils nécessaires : des opportunités d’emploi, une éducation de qualité et un environnement favorable à l’entrepreneuriat. Ils souhaitent être des acteurs du changement, et non de simples bénéficiaires.
Les femmes, quant à elles, sont de véritables piliers du développement pour le Sénégal. Leur rôle dans l’économie, la société et les familles est indéniable, mais elles continuent de faire face à des obstacles systémiques. Leur autonomisation est non seulement un impératif moral, mais aussi un levier stratégique pour accélérer le développement du Sénégal. Investir dans la jeunesse et les femmes n’est pas une option, mais une nécessité pour libérer le potentiel de notre pays.
L’un des messages les plus clairs des Sénégalais durant la campagne a été la demande d’une gouvernance transparente, éthique et redevable. Ils exigent une gestion claire des ressources publiques, avec des mécanismes solides de reddition des comptes. Ils souhaitent que les fonds publics soient utilisés de manière équitable et efficace pour répondre à leurs besoins réels. Les citoyens attendent des dirigeants un comportement irréprochable, basé sur l’intégrité, l’éthique et le respect des engagements pris. Ce retour m’a conforté dans ma conviction que la transparence et l’intégrité doivent être au cœur de tout projet politique.
Un autre point clé de cette campagne a été la nécessité de renforcer l’unité nationale pour surmonter les clivages politiques, sociaux et régionaux. J’ai appris qu’un projet national ne peut réussir que si toutes les parties prenantes – citoyens, société civile, acteurs politiques et secteur privé – sont impliquées dans sa conception et sa mise en œuvre. Le Sénégal est riche de sa diversité culturelle et ethnique. Cette richesse doit être utilisée comme un levier pour construire une société inclusive et harmonieuse. Le dialogue et le consensus ne sont pas des signes de faiblesse, mais des atouts pour bâtir une nation forte.
En somme, cette candidature m’a permis de mieux comprendre les attentes profondes des Sénégalais et de confirmer que notre pays dispose d’un immense potentiel. Ce potentiel ne pourra être pleinement réalisé qu’à travers une gouvernance exemplaire, des réformes audacieuses et une mobilisation collective. Je suis profondément reconnaissant pour cette expérience, qui a renforcé ma détermination à contribuer, à ma manière, à bâtir un Sénégal où chaque citoyen a la possibilité de s’épanouir pleinement. »
Sources
Journal Afrique Démocratie